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Photos - Jardins :  Textes poétiques

 Textes poétiques(29 photos)
TEXTES POETIQUES
Röslein auf der Heiden Sah'ein Knab ein Röslein stehn, Röslein auf der Heiden, War so jung und morgenschön, Lief er schnell, es nah zu sehn Sah's mit vielen Freuden. Röslein, Röslein Röslein rot, Röslein auf der Heiden. Knabe sprach : Ich breche dich, Röslein auf der Heiden ! Röslein sprach : Ich steche dich, Dass du ewig denkst an mich, Und ich will's nicht leiden, Röslein, Röslein Röslein rot, Röslein auf der Heiden. Und der wilde Knabe brach's Röslein auf der Heiden ; Röslein wehrte sich un stach, Half ihm doch kein Weh und Ach, Musst es eben leiden. Röslein, Röslein Röslein rot, Röslein auf der Heiden.   Johann Wolfgang von Goethe
A Cassandre Mignonne, allons voir si la rose Qui ce matin avait éclose Sa robe pourpre au soleil, A point perdu cette vesprée, Les plis de sa robe pourprée, Et son teint au vôtre pareil. Las ! Voyez comme en peu d'espace, Mignonne, elle a dessus la place Las, las ses beautés laissé cheoir Ô vraiment marâtre Nature, Puis qu'une telle fleur ne dure Que du matin jusques au soir ! Donc, si vous me croyez, mignonne, Tandis que votre âge fleuronne En sa plus verte nouveauté, Cueillez, cueillez votre jeunesse : Comme à cette fleur la vieillesse fera ternir votre beauté.   Pierre de Ronsard
Kennst du das Land, wo die Zitronen blühn Kennst du das Land, wo die Zitronen blühn, Im dunkeln Laub die Goldorangen glühn, Ein safter Wind vom blauen Himmel weht, Die Myrte still und hoch der Lorbeer steht ? Kennst du es wohl ? Dahin ! Dahnin möcht'ich mit dir, O mein Geliebter ziehen. Kennst tu das Haus ? Auf Sälen ruht sein Dach, Es glänzt der Saal, es schimmert das Gemach, Und Marmorbilder stehn und sehn mich an : Was hat man dir, du armes Kind, getan ? Kennst du es wohl ? Dahin ! Dahnin möcht'ich mit dir, O mein Beschützer ziehen. Kennst du den Berg und seinen Wolkensteg ? Das Maultier such im Nebel seinen Weg, In Höhlen wohnt der Drachen alte Brut ; Es stürzt der Fels und über ihn die Flut. Kennst du ihn wohl ? Dahin ! Dahnin geht unser Weg ! O Vater, lass uns ziehn !   Johann Wolfgang von Goethe
O Tannenbaum, O Tannenbaum, Wie treu sind deine Blätter Du grünst nicht nur zur Sommerzeit, Nein auch im Winter wenn es schneit. O Tannenbaum, O Tannenbaum, Wie treu sind deine Blätter O Tannenbaum, O Tannenbaum, Du kannst mir sehr gefallen ! Wie oft hat schon zur Winterszeit Ein Baum von dir mich hoch erfreut ! O Tannenbaum, O Tannenbaum, Du kannst mir sehr gefallen ! O Tannenbaum, O Tannenbaum, Dein Kleid will mich was lehren : Die Hoffnung und Beständigkeit Gibt Mut und Kraft zu jeder Zeit O Tannenbaum, O Tannenbaum, Dein Kleid will mich was lehren.  Ernst Anschüt
Bel aubépine, fleurissant, verdissant, Le long de ce beau rivage, Tu es vêtu jusqu'au bas Des long bras D'une lambruche sauvage Deux camps de rouges fourmis Se sont mis En garnison sous ta souche. Dans les pertuis de ton tronc Tout du long Les avettes ont leur couche. Le chantre rossignolet Nouvelet, Courtisan sa bien-aimée, Pour ses amours alléger Vient loger Tous les ans en ta ramée Su ta cime il fait son nid Tout uni De mousse et de fine soie, Où ses petits écloront, Qui seront De mes mains la douce proie Or vis gentil aubépine Vis sans fin, Vis sans que jamais tonnerre, Ou la cognée ou les vents, Ou les temps Te puissent ruer par terre.   Pierre de Ronsard
J'ai lié ma botte Au bois voisin il y a des violettes de l'aubépine et de l'églantier J'ai lié ma botte avec un brin de paille j'ai lié ma botte avec un brin d'osier J'y vais le soir pour y faire la cueillette En gros sabots et en tablier J'en cueillis tant j'en avais plein ma hotte Pour les porter, j'ai du les lier En revenant, j'ai rencontré un prince Avec mes fleurs, je l'ai salué M'a demandé de venir à la ville Et d'habiter dans un grand palais Mais j'aime mieux la maison de mon père Son bois joli et ses églantiers J'ai lié ma botte avec un brin de paille j'ai lié ma botte avec un brin d'osier.   Francine Cockenpo
Blaue Hortensie Sowie das letzte Grün in den Farbentiegeln sind diese Blätter, trocken, stumpf und raub, hinter den Blütendolde, die ein Blau nicht auf sich tragen, nur von ferne spiegeln, Sie spiegeln es verweint und ungenau, als wollten sie es wiederum verlieren, und wie in alten blauen Briefpapieren ist Gelb in ihnen, Violett und Grau ; Verwachsenes wie an einer Kinderschütze, Nichtmehrgetragenes, dem nichts mehr geschieht ; wie fühlt man eines kleinen Lebens Kürze Doch plötzlich scheint das Blau sich zu verneuen in einer von den Dolden, und man sieht ein rührend Blaues sich vor Grünem freuen.   Rainer Maria Rilke
Le Chêne et le Roseau Le Chêne dit un jour au roseau : Vous avez bien sujet d'accuser la nature ; Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau, Le moindre vent qui d'aventure Fait rider la face de l'eau, Vous oblige à baisser la tête ; Cependant que mon front, au Caucase pareil, Non content d'arrêter les rayons du soleil Brave l'effort de la tempête. Tout vous est aquilon ; tout me semble zéphir Encor si vous naissiez à l'abri du feuillages Dont je couvre le voisinage, Vous n'auriez pas tant à souffrir ; je vous défendrais de l'orage ; Mais vous naissez le plus souvent Sur les humides bords des Royaume du vent, La Nature envers vous me semble bien injuste, Votre compassion lui répond l'Arbuste, Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci, Les vents me sont moins qu'à vous redoutables. Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici Contre leur coups épouvantables Résisté sans courber le dos ; Mais attendons la fin. Comme il disait ces mots, Du bout de l'horizon accourt avec furie Le plus terrible des enfants Que le Nord eut porté jusque-là dans ses flancs. L' Arbre tient bon ; le Roseau plie, Le vent redouble ses efforts Et fait si bien qu'il déracine Celui qui de la tête au ciel était voisine Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts.  Jean de la Fontaine
Roses blanches de Corfou Pourquoi faut-il que le bateau s'en aille Quand le soleil se lève encore dans le ciel bleu Quand nous vivons le temps des fiançailles Pourquoi faut-il que vienne le temps des adieux ? Roses blanches de Corfou, Roses blanches, roses blanches Chaque nuit je pense à vous Roses blanches de Corfou Votre parfum est si doux Quand l'aurore Vient d'éclore Mais je suis bien loin de vous Roses blanches de Corfou Je reviendrai, si tu a su m'attendre, Quand le printemps nous donnera ses plus beaux jours, Aucun bateau ne pourra me reprendre, Je resterai dans le pays de notre amour.   Pierre Delanoe, Franck Gerald, Manos Hadjidakis
La Rose et le Réséda Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous deux adoraient la belle Prisonnière des soldats Lequel montait à l'échelle Et lequel guettait en bas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Qu'importe comment s'appelle cette clarté sur leurs pas Que l'un fût de la chapelle Et l'autre s'y dérobât Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous les deux étaient fidèles Des lèvres du cœur des bras Et tous les deux disaient qu'elle Vive et qui vivra verra Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Quand les blés sont sous la grêle Fou qui fait le délicat Fou qui songe à ses querelles Au cœur du commun combat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Du haut de la citadelle La sentinelle tira Par deux fois et l'un chancelle L'autre tombe qui mourra Celui qui croyait au ciel.Celui qui n'y croyait pas Ils sont en prison Lequel A le plus triste grabat Lequel plus que l'autre gèle Lequel préfère les rats Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Un rebelle est un rebelle Nos sanglots font un seul glas Et quand vient l'aube cruelle Passent de vie à trépas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Répétant le nom de celle Qu'aucun des deux ne trompa Et leur sang rouge ruisselle Même couleur même éclat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Il coule il coule il se mêle A la terre qu'il aima Pour qu'à la saison nouvelle Mûrisse un raisin muscat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas L'un court et l'autre a des ailes De Bretagne ou du Jura Et framboise ou mirabelle Le grillon rechantera Dites flûte ou violoncelle Le double amour qui brûla L' alouette et l'hirondelle.   Louis Aragon
À la claire fontaine M'en allant promener J'ai trouvé l'eau si belle Que je m'y suis baigné Il y a longtemps que je t'aime jamais je ne t'oublierai Sous les feuilles d'un chêne Je me suis fait sécher Sur la plus haute branche Un rossignol chantait Il y a longtemps que je t'aime jamais je ne t'oublierai Chante, rossignol, chante Toi qui as le cœur gai Tu as le cœur à rire Moi, je l'ai à pleurer Il y a longtemps que je t'aime jamais je ne t'oublierai J'ai perdu mon amie Sans l'avoir mérité Pour un bouquet de rose Que je lui refusai Il y a longtemps que je t'aime jamais je ne t'oublierai Je voudrais que la rose Fût encore au rosier Et que ma douce amie Fût encore à m'aimer.   Chanson française traditionnelle
J'ai descendu dans mon jardin J'ai descendu dans mon jardin Pour y cueillir du romarin Gentil coquelicot Mesdames gentil coquelicot nouveau Pour y cueillir du romarin J'n'en avais pas cueilli trois brins Gentil coquelicot Mesdames gentil coquelicot nouveau J'n'en avais pas cueilli trois brins Qu'un rossignol vint sur ma main Gentil coquelicot Mesdames gentil coquelicot nouveau Qu'un rossignol vint sur ma main Il me dit trois mots en latin Gentil coquelicot Mesdames gentil coquelicot nouveau Il me dit trois mots en latin Que les hommes ne valent rien Gentil coquelicot Mesdames gentil coquelicot nouveau Que les hommes ne valent rien Et les garçons encore bien moins Gentil coquelicot Mesdames gentil coquelicot nouveau Et les garçons encore bien moins Des dames il ne me dit rien Gentil coquelicot Mesdames gentil coquelicot nouveau Des dames il ne me dit rien Mais des d'moiselles beaucoup de bien. Jean-Baptiste Weckerlin
Une fleur La dame d'onze heures connaissez-vous ça ? C'est une petite fleur qui s'ouvre à onze heures s'il ne pleut pas. Tout juste à onze heures, comme ça... M. RoyMon
Mon tableau préféré Le jardin de l'artiste à Vétheuil J'ai comme Claude Monnet, la passion des jardins en fleurs. Cela ressemble à un poème. En regardant ce tableau je vois déjà s'ouvrir les anémones du Japon, blanches, si blanches autour du pistil vert, si vert, lui même cerclé d'un anneau jaune, si jaune, ou bien mauve, rose tendre au cœur noir, les gaillardes royales qui sont autant de petits soleils pourpres et or, Les delphiniums dont le tige penchera lourde de fleurs légères, les hémérocalles plus sensibles qu'une plaque photographique, et surtout la clématite Président bleue : c'est son nom , je n'y peux rien !   François Mitterand
Le haricot vert Un haricot vert Suspendu en l'air Par un petit cordon De couleur marron. Le cordon se casse, L'haricot trépasse. Un petit garçon Va le ramasser Pour le manger.   Comptine
Der Erlkönig Wer reitet so spät durch Nacht und Wind ? Es sit der Vater mit seinem Kind, Er hat den Knaben wohl in dem Arm, Er fasst ihn sicher, er hält ihn warm. Mein Sohn, was birgst du so bang dein Gesicht ? Siehst Vater, du den Erlkönig nicht ? Den Erlkönig mit Kron' und Schweif ? - Mein Sohn, es ist ein Nebelstreif «Du, liebes Kind, komm, geh mit mir ! Gar schöne Spiele spiel' ich mit dir ; Manch bunte Blumen sind an dem Strand, Meine Mutter hat manch gülden Gewand.» Mein vater, mein Vater, und hörest du nicht, Was Erlenkönig mir leise verspricht ? - Sei ruhig, bleibe ruhig, mein Kind, In dürren Blätter säuselt der Wind «Willst, feiner Knabe, du mit mir gehn ? Meine Töchter sollen dich warten schön ; Meine Töchter führen den nächtlichen Reihn, Und wiegen und tanzen und singen dich ein.» Mein vater, mein Vater und siehst du nicht dort Erlkönigs Töchter am dürsten Ort ? - Mein Sohn, mein Sohn, ich seh'es genau : Es scheinen die alten Weiden so grau. «Ich liebe dich, mich reizt deine schöne Gestalt; und bist du nicht willig, so brauch ich Gewalt.» Mein Vater, mein Vater, jetzt fasst er mich an! Erlkönig hat mir ein Leids getan ! - Dem vater grauset's, er reitet geschwind, er hält in den Armen das ächzehnde Kind, erreicht den Hof mit Mühe und Not ; in seinen Armen das Kind war tot. 
Johann Wolfgang von Goethe
Louange de l'olivier Ton haleine un jour de janvier, Ou, tirant de grosses bouffées De ta pipe, charmant fumeur, Est ce le train ? Sont ce les fées ? La cendre du jour qui se meurt ? Soyons justes : c'est l'olivier.   Jean Cocteau 
L'olivier sur la colline Sur la plus haute colline Il y avait un olivier Qui avait l'air de pencher Sur cette même colline Il y avait un oiseau blanc Qui cherchait soleil levant Entre cet oiseau et l'arbre Une immense croix de fer Pour tous ceux qui ont souffert L'olivier de la colline Mourut un matin d'hiver L'oiseau partit vers la mer Mais je sais qu'un jour de Pâques L'olivier reverdira Et que l'oiseau reviendra.   Chant scout
Kling, Glöckchen, kling! Kling, Glöckchen, klingelingeling! Kling, Glöckchen, kling! Lasst mich ein, ihr Kinder! Ist so kalt der Winter! Öffnet mir die Türen! Lasst mich nicht erfrieren! Kling, Glöckchen, klingelingeling! Kling, Glöckchen, kling! Kling, Glöckchen, klingelingeling! Kling, Glöckchen, kling! Mädchen, hört, und Bübchen, Macht mir auf das Stübchen! Bringt euch viele Gaben, Sollt euch dran erlaben! Kling, Glöckchen, klingelingeling! Kling, Glöckchen, kling! Kling, Glöckchen, klingelingeling! Kling, Glöckchen, kling! Hell erglühn die Kerzen, Öffnet mir die Herzen, Will drin wohnen fröhlich, Frommes Kind, wie selig! Kling, Glöckchen, klingelingeling! Kling, Glöckchen, kling.   Karl Enslin
Il existe près des écluses Un bas quartier de bohémiens Dont la belle jeunesse s'use À démêler le tien du mien En bande on s’y rend en voiture, Ordinairement au mois d’août, Ils disent la bonne aventure Pour des piments et du vin doux. On passe la nuit claire à boire On danse en frappant dans ses mains, On n’a pas le temps de le croire Il fait grand jour et c’est demain. On revient d’une seule traite Gais, sans un sou, vaguement gris, Avec des fleurs plein les charrettes Son destin dans la paume écrit. J’ai pris la main d’une éphémère Qui m’a suivi dans ma maison Elle avait des yeux d’outremer Elle en montrait la déraison. Elle avait la marche légère Et de longues jambes de faon, J’aimais déjà les étrangères Quand j’étais un petit enfant ! Celle-ci parla vite vite De l’odeur des magnolias, Sa robe tomba tout de suite Quand ma hâte la délia. En ce temps-là, j’étais crédule Un mot m’était promission, Et je prenais les campanules Pour des fleurs de la passion. À chaque fois tout recommence Toute musique me saisit, Et la plus banale romance M’est éternelle poésie Nous avions joué de notre âme Un long jour, une courte nuit, Puis au matin : “Bonsoir madame” L’amour s’achève avec la pluie.”    Louis Aragon
Les Pavots Lorsque vient le soir de la vie, Le printemps attriste le cœur : De sa corbeille épanouie Il s’exhale un parfum moqueur. De toutes ces fleurs qu’il étale, Dont l’amour ouvre le pétale, Dont les prés éblouissent l’œil, Hélas ! il suffit que l’on cueille De quoi parfumer d’une feuille L’oreiller du lit d’un cercueil. Cueillez-moi ce pavot sauvage Qui croît à l’ombre de ces blés : On dit qu’il en coule un breuvage Qui ferme les yeux accablés. J’ai trop veillé ; mon âme est lasse De ces rêves qu’un rêve chasse. Que me veux-tu, printemps vermeil ? Loin de moi ces lis et ces roses ! Que faut-il aux paupières closes ? La fleur qui garde le sommeil ! 
Alphonse de Lamartine
Seconde chanson de la fleur de souci Ayant dit ayant fait Ce qui me plaît Je vais à droite je vais à gauche Et j'aime la fleur de souci Je vais à droite je vais à gauche Je bois du vin je bois de l'eau Chantant faux mais chantant fort Et j'aime la fleur de souci Chantant faux mais chantant fort Quand le diable y serait Je l'inviterais S'il aime la fleur de souci Je l'inviterais Comme j'invite tous les bons camarades à partager mon verre et ma chanson Et à vider nos verres sur la fleur de souci.  Robert Desnos
La fenêtre de la maison Paternelle Autour du toit qui nous vit naître Un pampre étalait ses rameaux, Ses grains dorés, vers la fenêtre, Attiraient les petits oiseaux. Ma mère, étendant sa main blanche, Rapprochait les grappes de miel, Et ses enfants suçaient la branche, Qu'ils rendaient aux oiseaux du ciel. L'oiseau n'est plus, la mère est morte ; Le vieux cep languit jaunissant, L'herbe d'hiver croît sur la porte, Et moi, je pleure en y pensant. C'est pourquoi la vigne enlacée Aux mémoires de mon berceau, Porte à mon âme une pensée, Et doit ramper sur mon tombeau.   Alphonse de Lamartine
Muguet (extrait) … Presque toute une nation exige le muguet comme le pain, au printemps. N'était sa fragrance démesurée, hors de toute logique – j'écrirais de toute convenances – le muguet est une maigre fleurette à campanules ronds d'un blanc vert. Elle se hausse au dessus des feuilles sèches, à l'heure de l'année où choient les premières pluies chaleureuses, gouttes lourdes qui entraînent, délient les arabesques simples échappés au bec du merle et les premières notes, d'une sphéricité lumineuse, jaillies des premiers rossignols... Je tâte timidement, j'invente un rapport indicible entre la goutte laiteuse des muguets, le pleur de pluie tiède, la bulle cristalline qui monte du crapaud... Colette
L'EGLANTINE Nous avions en courant descendu la colline... Sur un buisson foncé luisait une églantine, Mélancolique fleur sans parfum ni rayons, Qui n'arrête que rarement les papillons. « Regardez cette rose ! Et comme elle est jolie » M'écriai-je... « Toujours, fit-il votre folie De voir de la beauté quand il n'y en a pas : Ce n'est rien, c'est une églantine ». Mais tout bas, Car je ne voulais pas qu'elle puisse m'entendre « Nul bouquet ne la veut, nul parc ne vient la prendre : Elle est seule, elle peut se croire sans beauté... Alors, moi, tu comprends, j'ai voulu la flatter ! »   Rosemonde Gérard Rostand
J'aime les fleurs... (extrait) J'aime les fleurs, non point comme des fleurs, mais comme des êtres matériels et délicieux : je passe mes jours et mes nuits dans les serres où je les cache ainsi que les femmes des harems... Mais j'entre le plus souvent chez les orchidées, mes endormeuses préférées. Leur chambre est basse, étouffante. L'air humide et chaud rend moite la peau, fait haleter la gorge et trembler les doigts. Elles viennent ces filles étranges de pays marécageux, bruyants et malsains. Elles sont attirantes comme des sirènes, mortelles comme des poisons, admirablement bizarres, énervantes, effrayantes. En voici qui semblent des papillons avec des ailes énormes, des pattes minces, des yeux ! Car elles ont des yeux ! Elles me regardent, elles me voient, êtres prodigieux, invraisemblables, fées, filles de la terre sacrée, de l'air impalpable et de la chaude lumière, cette mère du monde. Oui, elles ont des ailes, et des yeux, et des nuances qu'aucun peintre n'imite, tous les charmes, toutes les grâces toutes les formes qu'on peut rêver. Leur flanc se creuse, odorant et transparent, ouvert pour l'amour, et plus tentant que toute la chair des femmes. Les inimaginables dessins de leur petit corps jettent l'âme grisée dans le paradis des images et des voluptés idéales. Elles tremblent sur leur tige comme pour s'envoler. Vont-elles s'envoler, venir à moi ? Non, c'est mon cœur qui vole au dessus d'elles comme un mâle mystique et torturé d'amour.... Guy de Maupassant
Dansons la capucine Dansons la capucine Y a pas de pain chez nous Y en a chez la voisine Mais ce n'est pas pour nous You ! Dansons la capucine Y a pas de feu chez nous Yen a chez la voisine Mais ce n'est pas pour nous You ! Dansons la capucine Y a du plaisir chez nous On pleure chez la voisine On rit toujours chez nous You ! Comptine ancienne


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