A Strasbourg. Au jardin botanique, on cultive le goût des plantes et des conseils des jardiniers.
La bourse aux plantes organisée par les membres de l'association des amis du jardin botanique, version automne, s'est tenue ce dimanche. Les passionnés et le beau temps étaient au rendez-vous, assurant ainsi à cette manifestation un grand succès. Plus d'une centaine de jardiniers et botanistes amateurs se sont échangé des semis et des plants de leur production personnelle. Mais aussi leurs bons conseils, fruit de leur passion du végétal.
" Ca fleurit au printemps ou en été ? " demande une dame, intriguée par l'aspect allongé d'un végétal.
" Au printemps! Ca fait penser à un truc des Antilles, avec des fleurs rigolotes " s'entend-elle répondre, avant qu'un nom scientifique ne vienne qualifier le spécimen. Il faut la planter "un peu à l'ombre, et ça pousse comme du chiendent" ajoute la botaniste amateur, en lui remettant un petit exemplaire dans un pot.
Un peu plus loin, une visiteuse et sa fillette, avec une pointe d'accent de la langue de Goethe, n'ont pas fait le voyage pour rien. Sur le parking du jardin botanique, où se tient une nouvelle fois la bourse aux plantes ce dimanche matin, elles repartent joyeuses, arborant un large sourire, un énorme papyrus sous le bras.
Tout à côté, l'un des membres de l'association des Amis du jardin botanique - qui a 41 ans d'existence et plus de 250 membres - avoue tenter de se "séparer de celui-là, il est trop envahissant", ne cache-t-il pas. Et " qu'est-ce qu'il embaume...", lui répond un connaisseur, pour qui la plante en question n'a pas de secrets.
Sa voisine, pour sa part, est toute prête à céder "une Crassule" : "c'est le genre de plante qui fait souvent plaisir aux étudiants. De toute façon, ça fait toujours plaisir à quelqu'un", dit-elle, en proposant différents exemplaires de ses boutures de plantes grasses de l'année.
"Vous voulez un peu de sauge, des iris blancs ou les plus classiques violets ? " demande Francine, qui vient là depuis dix ans. "Chaque fois, j'emporte plein de choses et je me promets de ne rien ramener à la maison. Mais à chaque fois je me laisse convaincre, j'accepte de nouveaux plants" reconnait la Strasbourgeoise.
Transmettre l'amour des plantes. Dans un autre coin de la bourse, se discute météo et dérèglement du climat.
"J'ai encore les courgettes qui sont en fleur...C'est à n'y rien comprendre. Et puis, tous les jours, je peux encore récolter deux ou trois haricots et toutes les dernières tomates" dit Catherine, d'Offendorf. Membre de l'association depuis 30 ans, cette habituée ne prend plus le temps de coller les étiquettes avec les noms savants, contrairement à son voisin. Dans son jardin "atypique", devenu "foisonnant" comme elle aime, cette enseignante retraitée n'en cultive pas moins de bonheur de transmettre,aujourd'hui encore, son goût des plantes.
PH.D DNA