Citation François Cayeux Novembre 2025
Plantes de ma rue
De nombreuses plantes rudérales affectionnent nos trottoirs : Galinsogas, Chénopodes, Morelles et autres Amaranthes se disputent en effet les surfaces de terre présentes aux pieds des arbres. Pour les raisons que l’on sait ces milieux sont particulièrement riches en déchets azotés. Une Solanacée, la Morelle noire (Solanum nigrum L.) qui a aujourd’hui la réputation d’être toxique contrairement aux autres plantes citées, fait partie de ces espèces dites nitrophiles. Cette herbacée, en pleine vigueur en ce mois d’octobre, se reconnaît à ses corolles pentamères blanches à lobes pointus groupées en grappes et à ses fruits qui deviennent noirs à maturité. Les pétales sont soudés à la base et forment un court tube. Les sépales sont soudés et persistent à la fructification.
D’après les données actuelles, la toxicité de la plante est due à la présence d’un alcaloïde, dans les feuilles, les tiges et les fruits verts, alcaloïde qui se dégrade à la cuisson ; Ce qui expliquerait son utilisation dans certains pays comme plante alimentaire sous sa forme légume cuit (cf ‘Encyclopédie des plantes alimentaires’ de Michel Chauvet). Seuls les fruits mûrs (*) pourraient être mangés crus, les baies noires ne contenant en effet pratiquement plus de solanine (cf ‘Le régal végétal’ de François Couplan). Nous aurons compris que l’utilisation de cette ancienne plante médicinale nécessite la plus grande prudence.
(*) Remarque : Il est intéressant de noter que ces informations sont en parfaite contradiction avec ce que rapporte Paul-Victor Fournier dans son ‘Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France’ à savoir : « Quand aux baies, c’est à maturité qu’elles contiennent de la solanine et de la saponine et peuvent devenir dangereuses ».
François CAYEUX
Catégorie : - Rubrique botanique-2025
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