Au pied du mur Octobre 2025
Au pied du mur
Parmi les nombreux panneaux conçus par l’Association pour le parc de la Citadelle figurait celui concernant ‘la flore des murailles’. Vauban n’aurait jamais pu se douter que ses fortifications deviendraient le siège de tant d’écosystèmes. Les visiteurs que nous eûmes l’occasion de guider furent en effet tous surpris : un mur, hostile au premier abord, peut de fait abriter de nombreuses espèces tant animales que végétales. Parmi ces dernières certaines sont ubiquistes : figuier, frêne, roquette, pissenlit, érigéron, if, millepertuis, potentille, violette, arbre à papillons pour n’en citer que quelques-unes arrivent à se satisfaire de conditions spartiates alors que leur biotope d’origine est totalement différent tandis que d’autres sont spécifiques de ce genre de milieu. On peut citer la Cymbalaire des murs (Cymbalaria muralis G.Gaertn. & al.) qui présente la particularité d’avoir à maturité un pédoncule qui se courbe vers la muraille afin d’y enfouir ses fruits ou bien encore la Rue des murailles (Asplenium ruta-muraria L.) aux sores linéaires, espèce polymorphe, considérée comme étant la plus petite fougère de notre pays – entre 5 et 10 cm. Celle-ci affectionne les fissures des rochers ou vieux murs et s’avère être bioindicatrice d’une bonne qualité de l’air. Autre plante caractéristique de ce genre de milieu : le sedum (Sedum sp), illustré sur le panneau, de la famille des Crassulacées, est l’exemple type d’une adaptation à la sécheresse : une photosynthèse particulière (type CAM*), des feuilles souvent ovoïdes permettant la réduction de la surface transpirante – la sphère étant la forme où le rapport surface/volume est le plus petit – des feuilles charnues favorisant le stockage de l’eau. En définitive que de richesses donc à découvrir au pied d’un mur…

(*) CAM pour Crassulean Acid Metabolism : pour la plupart des plantes les stomates s’ouvrent le jour et se ferment la nuit. Chez les Crassulacées, c’est l’inverse. Ainsi la fermeture des stomates le jour limite fortement la transpiration. Les plantes CAM perdraient ainsi 5 fois moins d’eau
Photos François CAYEUX
Catégorie : Activités - Rubrique botanique-2025
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